Bernstein, Bartok et Gershwin rient, jasent et percutent. L’alliage des souffles et de la batterie renoue avec le populaire et fait pulser un folklore imaginaire de la vieille Europe à l’Amérique.
Ce programme, tout entrainant et divertissant qu’il paraisse, dévoile des ressorts d’une mécanique secrète et complexe. Ainsi, le Bartók de New York est-il l’incarnation de l’artiste à la fois au sommet de son art et tout aussi déchu puisque réprouvé par l’Europe nazie. De même, l’ouverture si enjouée de Candide est un peu du plaqué or : les tensions de l’Amérique de Bernstein sous le maccarthysme. Enfin, Summertime repris par George Gershwin est-il davantage un regard de tristesse sur les champs de coton qu’un hommage à « Autant en emporte le vent ».